« Il n’y a que les livres qui m’intéressent. Je ne suis pas mélomane, je pratique les échecs mais je ne trouve pas de partenaire parce que je suis trop faible, j’aime la peinture mais je n’ai pas de don. J’ai le don de lire mais ce n’est pas un don, c’est une passion ». Un éditeur-découvreur sans égal.

Maurice Nadeau, Histoire du surréalisme, Le seuil, 188 pages, 1970

Maurice Nadeau, Journal en public, La Quinzaine, 316 pages, 2006

Maurice Nadeau, Une vie en littérature, Complexe, 174 pages, 2002

Maurice Nadeau, Le chemin de la vie, Verdier, 158 pages, 2011

Maurice Nadeau, entretiens livre+ DVD, 2006

« Elle était impressionnante mais aussi très stimulante, elle donnait envie de donner le meilleur de vous-même », témoignage de Catherine Léonard, ex FNAC, directrice du livre à Virgin et à partir de 2003 directrice de la librairie Payot de Lausanne. Anne Schenk a marqué de son empreinte le monde de la librairie. Retraitée à Toulouse, elle a offert son expérience et sa maitrise aux Editions Privat. Rencontre et moments partagés inoubliables. »

Son père quitta son pays d’origine, la Prusse, quand elle devint bolchévique, puis l’Allemagne nazie en 1934, pour fonder à Paris une agence littéraire…Boris reprit le flambeau en 1971. Il était simple, direct, chaleureux, pétillant et doté d’un sens de l’écoute si particulier, de cette capacité à entendre que seuls les hommes dotés d’une grande humilité savent conjuguer avec naturel. Agent de John Le Carré, d’Albert Cossery (le merveilleux prosateur égyptien), de Maurice Druon, de François Bizot ou encore Victor Nekrassov…Il aimait le football et le coca-cola, sa connaissance du monde littéraire, de la littérature et des langues (à sa langue maternelle, le russe, il ajoutait le français, l’anglais, l’espagnol, l’italien, le portugais, le chinois, le yiddish et l’hébreu).

« Tu sais les racines sont les mêmes, quand tu en connais une, ça vient tout seul ». Bien sûr ! Je l’ai fréquenté de 1999 à 2005, il m’a fait part de sa culture et m’a permis d’éditer en français Riccardo Calimani.

 

Riccardo Calimani, Destins et aventures de l’intellectuel juif en France, 1650-1945, Privat, 2000

Riccardo Calimani, Jésus juif, Privat, 254 pages, 2002

Analyste du sentiment national, il se penche sur la pratique et la place de l’histoire personnelle des historiens dans leur production (Ego-histoire). Editeur dans l’âme, il a choisi de promouvoir cette science humaine par la publication d’historiens. Il débute dans cette activité par la création dans les années 1960 de la collection « archives » chez Julliard. Il élabore le concept de « lieux de mémoire » et lui donne sa traduction éditoriale ; travail monumental qui marque l’historiographie des années 1980-1990 (6 volumes : la République, la Nation, la France, plus de 5500 pages chez Gallimard).

 

Pierre Nora, Historien public, Gallimard, 538 pages, 2011

Pierre Nora, recherches sur la France, Gallimard, 590 pages, 2013

Pierre Nora, les Français d’Algérie, Bourgois, 340 pages, 2012

Antoine Arjakovsky, Esquisse d’égo-histoire, DDB, 98 pages, 2013

Collectif, essais d’ego-histoire, Gallimard, 369 pages, 1987

Georges Duby, mes ego-histoires, Gallimard, 154 pages, 2015

Patron de presse allemand, fondateur et dirigeant de PRISMA de 1978 à 2005 : Géo, Capital, Voici, ça m’intéresse, Télé deux semaines… il a participé de manière active et créative à la mutation de la presse magazine. « Chaque journal est un produit sur lequel nous travaillons énormément, il n’est jamais comme on a souvent pu l’écrire à tort, le fruit de je ne sais quelle stratégie marketing tombée du ciel… une réussite de presse c’est avant tout le résultat d’une aventure journalistique artisanale, que vient soutenir un projet industriel ambitieux ». En une génération, acteur essentiel et majeur de la presse magazine, il a tracé des voies que beaucoup ont empruntées, suivies, imitées, copiées…

Editeur et libraire (la joie de lire, rue Saint-Séverin, au cœur du Quartier Latin) de 1955 à la fin des années 1970. Il imprime sa marque par ses publications : Revue Tricontinental, Petite Collection Maspero, ou encore la revue Alternative (sur les mouvements et dissidence dans les pays du bloc soviétique). Un éclaireur contre vents et marées, un érudit, un honnête homme dans les affres de l’action. Une voix déterminante des années 1970.

 

François Maspero, Transit et Cie, La Quinzaine littéraire, 320 pages, 2004

Collectif dir. Bruno Guichard, François Maspero les paysages humains, Le fossé aux ours, 332 pages, 2009

Le goût du présent et l’attirance pour le passé, une même inclination pour vivre son temps pleinement. Avec toujours l’espoir, de « 1984 » à « la Ferme des Animaux », d’articles en essais, de la guerre d’Espagne à l’Union soviétique stalinienne, l’œil et la plume attentifs et acérés. Georges Orwell laisse une œuvre majeure et a transmis une énergie critique, prospective et sans concession.

 

Georges Orwell, Catalogue libre, Gallimard, 313 pages, 1976

Georges Orwell, devant ses calomniateurs, IVREA, 28 pages, 1997

Georges Orwell, La Ferme des Animaux, Folio, 151 pages, 2003

Jean-Claude Michéa, Orwell anarchiste tory, Climats, 151 pages, 2003

Georges Orwell, Essais articles lettres, volume IV, IVREA, 623 pages, 2001

Tous les jours de la semaine, sauf le samedi et le dimanche, j’écoutais Radioscopie sur France Inter entre 17 H et 18 H après et avant le flash d’informations. De l’année 1969 à l’année 1971, plus qu’un rendez-vous un moment de rencontre, d’échange, d’écoute et de savoir, avec cette voix aux questions que l’on jugerait pour certaines aussi simples que naïves. Ce fût une école de plus, une autre, un apprentissage, une ouverture à la politique, à la culture, à l’engagement, à la philosophie, à l’art… Instruction complétée par le Pop Club de José Arthur, autre style et autre voix.

 

Les années Chancel, Flammarion, 202 pages, 2015

L’inachevé, Jacques Chancel, Séguier, 172 pages, 2009

Radioscopie cinéma volume 2, 2 CD, INA, 2011

Radioscopie artistes volume 1, 2 CD, INA, 2010

Maryse Beccarelli, Les nuits du bout du monde, INA, 33é pages, 2014